ANIMATEUR : LCL (H) Stéphane GAUDIN
L’association du Site Daguet ayant été dissoute le 15 octobre 2021, j’ai repris à titre personnel la gestion et l’animation de ce site que j’avais créé en 2011 afin de perpétuer la mémoire de cette opération extérieure.
À l’époque, j’étais jeune sergent appelé (marqueur-opérateur) au sein de l’escadron de chasse de Jaguar 2/7 Argonne de la base aérienne de Saint-Dizier.
CONTACT : stephane.gaudin[@]theatrum-belli.com
IN MEMORIAM
Général Yves DERVILLE, chef de corps du 2e REI entre 1990 et 1992, président de l’Amicale des Anciens de la Division Daguet puis de l’Association Site Daguet.
Né dans une famille de militaires, Yves Derville perçoit très jeune ce que représente véritablement le sacrifice pour la patrie. En 1916, son grand-père paternel est tué lors de l’offensive de la Somme en montant à l’assaut à la tête de sa compagnie ; son fils naîtra un mois plus tard.
Yves Derville s’oriente tout naturellement vers le métier des armes, choix qui le comblera tant l’exercice de chacun des postes qui lui sont confiés lui procure joies et satisfactions. Successivement chef de section d’appelés au 7e RI et chef de section de légionnaires au 2e REI et au 5e RMP, il prend ensuite le commandement de la prestigieuse compagnie d’instruction des cadres de la Légion étrangère au sein du RILE de Castelnaudary, rebaptisé ensuite 4e RE. Son passage à l’École d’application de l’infanterie de Montpellier fait partie des souvenirs inoubliables: il y connaît le privilège de préparer les sous-lieutenants à leurs responsabilités futures. Simultanément, il prépare l’École de guerre; il rejoint l’École militaire en 1983. Deux ans plus tard, il retrouve avec joie le 2e REI où il sert en qualité de chef du bureau opérations instruction. Affecté en 1987 à l’EMAT, il s’y consacre à l’amélioration de la condition du personnel de l’armée de Terre. En 1990, le colonel Derville prend le commandement du 2e REI. À 46 ans, c’est une consécration.
Deux mois ne se sont pas écoulés qu’il quitte Nîmes à la tête de son régiment presque au complet. Seule manque une compagnie motorisée partie avant l’été intervenir au Gabon. De date de retour, il n’est pas encore question, tant l’issue du conflit est incertaine et la menace chimique inquiétante. Partir ainsi en guerre avec tous ses hommes, au sein d’une immense coalition internationale, jamais le colonel Derville n’aurait imaginé commencer ainsi son commandement. L’opération Daguet reste d’ailleurs le moment le plus fort de sa vie d’officier. Le terrain est immense, les moyens illimités, les commandants de division exceptionnels et le rapport de force en faveur de la coalition. Pourtant, il demeure impossible de savoir de quoi seront fait les lendemains tant la menace chimique, insidieuse, procure à tous un sentiment de vulnérabilité dont il est difficile de se défaire. Cette sensation, expérience unique et difficile à partager, lui permet de mieux comprendre les récits des Poilus qui durent, en plus des horreurs quotidiennes, affronter les gaz avec des moyens dérisoires.
Le retour en France signifie donc la fin de la hantise du chimique. Le soulagement est tel que pour le colonel Derville les années qui suivent constituent un véritable luxe.
Après trois années passées à Aubagne au poste de chef d’état-major du COMLE, le colonel Derville renoue avec l’ambiance opérationnelle, en ex-Yougoslavie puis à Djibouti. Promu officier général en 1999, il termine sa vie militaire à l’état-major de la région de Lyon, où il avait servi avant d’entrer à l’École de guerre.
Le général Derville est décédé le 1er mai 2022.
ANCIEN STAFF
Lieutenant-colonel (er) Michel DEUTSCHMANN
Entré en service le 1er mars 1963 au 9e Régiment de Chasseurs Parachutistes à Toulouse puis au groupement d’instruction à St Sulpice la Pointe.
Entrant dans les critères de l’Osmose jeune instaurée à cette époque pour les régiments parachutistes, il est muté à compter du 1er octobre 1967 au 153e Régiment d’Infanterie Mécanisé à Mutzig (67) où il occupe les fonctions de chef de groupe et sous officier adjoint en section de combat.
Son temps d’osmose terminé, il est affecté à nouveau au 9e Régiment de Chasseurs Parachutistes à Toulouse où il occupe successivement les fonctions d’adjudant de compagnie et chef de la 3eme section à la 1ere Compagnie de combat et président des sous officiers du régiment.
En 1978, détaché par son régiment pour intervenir au LIBAN dans le cadre de la FINUL, au retour de son séjour de 7 mois, il est affecté en novembre 1978 à l’Ecole Militaire de Strasbourg comme chef de section d’élèves officiers.
Promu officier rang à compter du 1er juillet 1980, à sa demande il est affecté au 61e Bataillon Mixte Génie Légion stationné au camp du Larzac comme chef de section et officier travaux.
Le 4 juillet 1982, il rejoint la 13e Demi Brigade de Légion Etrangère à Djibouti où il occupe les fonctions d’officier adjoint instruction à la 2e Compagnie de Travaux.
De retour en métropole, il est affecté le 1er septembre 1984 au 6e Régiment Etranger de Génie en cours de création à Laudun/l’Ardoise, comme officier adjoint à la 2e Compagnie de Combat.
A l’issue, il est affecté au 3e Régiment Etranger d’Infanterie en Guyane où il prend le commandement de la Compagnie de Commandement et des Services du régiment.
Son temps de commandement terminé, il rejoint le 2e Régiment Etranger d’Infanterie à Nîmes où il occupe les fonctions d’officier instruction, officier adjoint et officier NBC.
Après cinq années passées au 2e REI il est affecté pour la seconde fois le 29 juillet 1993 à la 13e DBLE comme adjoint au BOI.
De retour en métropole, il est affecté à compter du 18 septembre 1995 au 1er Régiment Etranger à Aubagne pour prendre les fonctions de Directeur du Service des Achats Groupés de la Légion étrangère.
Atteint par la limite d’âge de son grade le 13 novembre 1999, il quitte le service actif après 37 années de service.
OPÉRATIONS
Au cours de sa longue carrière, il est intervenu à plusieurs reprises dans de nombreux coins du globe, notamment :
- Dans le cadre des compagnies tournantes : Gabon / Cote d’Ivoire / République Centre Africaine / Guyane.
- En intervention : au Liban en 1978 / Tchad – opération Epervier 1989-1990 et 1993 / Gabon – opération Requin en 1990 / Guerre du Golfe au sein de la division Daguet 1990-1991.
STAGES
Il est titulaire de nombreuses qualifications et stages : Skieur militaire / OMB / OGT / Officier NBC / Officier embarquement ‘’Amphibie’’ / CEFE Guyane / Largueur OPS Nord 2501 et Transall 160.
DÉCORATIONS
Citation :
- cité à l’ordre du corps d’armée avec attribution de la croix de guerre des Théâtres d’Opérations Extérieurs avec étoile de vermeil.
Récompenses nationales :
- Médaille commémorative au titre de la FINUL, a/c 26 septembre 1978.
- Médaille Outre mer, agrafe LIBAN, a/c du 14 décembre 1979.
- Médaille de bronze de la D.N., a/c 01 janvier 1983.
- Chevalier ONM, a/c du 30 avril 1985.
- Médaille outre mer agrafe TCHAD, a/c 23 mars 1990.
- Médaille outre mer MOYEN ORIENT, a/c 25 juin 1991.
- Officier ONM, a/c du 13 juillet 1994.
- Croix du combattant, a/c 26 décembre 1995.
- Chevalier de la Légion d’Honneur, a/c 07 juillet 1997.
récompenses étrangères
- Médaille SAOUDIENNE libération du KOWEIT, a/c 29 septembre 1993.
- Commémoration libération du KOWEIT, a/c 15 juin 1994.
PERSONNALITÉ
Toujours très actif, il continu notamment à s’investir dans de nombreuses associations.
- Membre de l’amicale des anciens de la division DAGUET de 1991 à 2001, puis membre et administrateur de l’amicale DAGUET de 2001 à 2011 et de l’association site DAGUET depuis 2011.
- Membre de l’amicale des anciens de la Légion Etrangère de Nîmes depuis le 30 janvier 2000 et président depuis janvier 2017. Association affiliée à la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Etrangère.
- Membre de l’UNC section Manduel depuis le janvier 2000
- Membre de la société des membres de la Légion d’Honneur, section Gard depuis le 1 décembre 2015
Lieutenant-colonel (er) Henri MARZOLF
Entré en service en 1963, il est promu au grade d’adjudant-chef en 1974, puis est reçu au concours des officiers des Armes.
Comme lieutenant, il est adjoint au Cdt d’un Escadron Régional du Train, puis comme capitaine, il prend le commandement d’une unité de quartier général (Allemagne).
Affecté à Nîmes en 1989 comme chef de services administratifs et financiers, il participe à la guerre du Golfe au sein de la Division Daguet, de septembre 1990 à mai 1991, membre du détachement postcurseur de la Division Daguet.
En avril 1993, il est affecté au Bataillon de Commandement et de Soutien de la Brigade Franco-Allemande qui monte en puissance, successivement dans les garnisons de Stetten, de Bremgarten puis de Mülheim. Chef de services administratifs et financiers, il participe aux exercices internationaux de la BFA (Allemagne, France, Pologne, Espagne,) ainsi qu’à une mission OTAN de la BFA (Opex) en Bosnie, comme commandant en Second et commandant les éléments français du Bataillon.
En 1999, il fait valoir ses droits à retraite et, en sa qualité de lieutenant-colonel, il contracte un Engagement Spécial de Réserve pendant cinq ans.
Membre de l’AADD en 1991, il assure depuis 2000 les fonctions de trésorier des Anciens de la Division Daguet puis de l’Association Site Daguet.
En 2001, il devient président-gestionnaire d’une association (L1901) et de sa résidence pour handicapés adultes à Nîmes.
Il est chevalier de la Légion d’Honneur, officier de l’Ordre du Mérite National et titulaire de l’Ehrenkreuz (Croix d’Honneur) der Bundeswehr in Silber.
Lieutenant-colonel (er) Michel OSTERMANN
34 années de service actif
- 1966 : Engagement au 5e Régiment de Génie Versailles- Satory
- 1967/1969 : ESM de Saint Cyr Coëtquidan
- 1969/1970 : Ecole d’Application de l’Infanterie (Montpellier)
- 1970/1975 : 92e RI (Clermont-Ferrand)
- 1975/1978 : 42ème RI (Wittlich – RFA)
- 1978/1981 : 150e RI (Verdun)
- 1981/1986 : EM 1er CA-6e RM (Metz)
- 1986/1989 : 3e RI (Nîmes)
- 1989/1993 : EM 6e DLB Nîmes / Guerre du Golfe – opération Daguet
- 1993/2000 : DMD du Gard
- 2020 : admission à la retraite
NOMINATIONS
- 1968 : Sous-lieutenant
- 1971 : Lieutenant
- 1976 : Capitaine
- 1983 : Chef de bataillon
- 1988 : Lieutenant-colonel
DÉCORATIONS
- 1985 : Médaille de bronze de la Défense nationale – agrafe Infanterie
- 1986 : Chevalier ONM
- 1991 : Médaille d’Outre-Mer
- 1992 : Chevalier de la LH
- 1992 : Médaille de Libération du Koweït
- 1993 : Médaille saoudienne de la libération du Koweït
- 1994 : Médaille de bronze de la Jeunesse et des Sports
- 1997 : Officier de l’ONM
Chef de bataillon (er) Bernard REBEROL (2e REI durant Daguet)
Appelé sous les drapeaux le 1er mars 1963, il est affecté au 110° d’infanterie motorisée à Belfort où il suivra les pelotons d’élèves gradés pour devenir caporal puis sergent.
Ses aptitudes physiques lui permettront d’être admis en stage sport au 5e Régiment de Tirailleurs Marocains à Dijon où il s’engagera pour l’infanterie.
Nommé Sergent, il est affecté à l’encadrement des hommes, il rejoindra l’instruction au 27e Régiment d’Infanterie puis les compagnies de combat.
Il passe sergent-chef en 1968 puis adjudant en 1972, ayant obtenu les qualifications de chef de section. Il est nommé adjudant-chef en 1976.
Il postule en 1978 pour l’École Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA). Á trois reprises, une section de trente élèves lui est confiée.
En 1981, proposé par l’école, il est nommé officier par le rang.
Lieutenant, il est affecté à la Légion étrangère, au Camps du Larzac, comme chef de section travaux.
Á la dissolution du 61e Bataillon Mixte Génie Légion, il demande l’instruction au 4e RE, et prend le commandement du peloton des élèves caporaux.
Volontaire, il rejoint le 3e REI en Guyane. Chef de section Travaux sur la piste reliant Cayenne à Régina en forêt amazonienne.
De retour en métropole en 1985, il est attendu au 2e Régiment Étranger d’Infanterie à Nîmes. Missions inédites, nourrir le 2e REI et le 6e RCS.
Il part en 1987 prendre le commandement de la 2e Compagnie de Travaux de la 13e DBLE à Djibouti. Mission principale : travaux d’infrastructure au bénéfice des populations du pays.
Son commandement terminé, il rejoint le 2e REI à Nîmes en qualité d’officier traitant, chargé de la formation et des stages des sous-officiers et des légionnaires.
En 1990, le régiment est mis en alerte pour un départ dans le Golfe. L’officier logistique étant indisponible, il est désigné à ce poste pendant les six mois de la projection.
Rentré en garnison, il travaille au retour d’expérience, afin de tirer les enseignements logistiques.
En 1992, il rejoint le 5e RE à Mururoa pour deux ans.
Arrivant au terme de sa carrière, il est nommé commandant à titre exceptionnel en 1994.
Jeune retraité, il reprend du service et rejoint la réserve de l’armée de Terre pendant deux ans et demi. Il est affecté à la délégation militaire départementale (DMD).
Parallèlement, il s’engage à titre civil dans plusieurs associations locales : Amicale des anciens de la Légion Étrangère du Gard, l’Union Nationale des Combattants.
Il rejoint l’Amicale des Anciens de la Division Daguet puis l’ASD jusqu’à ce jour. Sa présence fidèle à tous les rassemblements et réunions l’amène naturellement à devenir membre administrateur, œuvrant et espérant ardemment avec ses camarades du CA réaliser la célébration du 30e anniversaire de l’opération Daguet avec le lustre qui lui est dû.